Une monté lacrymale incontrôlable (mais finalement contrôlée, il le fallait...quand même) quelque part entre le Panthéon et la rue Mouffetard, déclenchée par la transcendance d'un mouvement classique qu'auront su susurrer les enceintes de l’énorme auto qui nous ballade mécaniquement au milieu d'un nulle part pourtant nommé : le 5ème arrondissent du grand Paris. Pour l'heure, c'est une Volkswagen qui nous transporte et des montres digitales qui brillent à nos poignets, mais nous sommes bel et bien à Lutèce.... la bonne vieille Lutèce, celle pour laquelle on est capable de ressentir de la nostalgie alors que l'on ne l'a jamais connue. Les rais solaires de ce début de matinée d'automne viennent botter le cul de nos libres arbitres et faisant exploser chaque parcelle réflective de la grandiose capitale, m'offrent de monter les marches de l'une des ailes du Louvres une robe type XVIII ème contre les pores ou, dans une ruelle pavée et ruisselante de pisses, d'assister "emportée par la foule" à une représentation de la Môme Piaf encore étrangère au monde entier. C'est ici que j'ai salué d'un sourire aux effluves de rouge à lèvre bon marché et tabacs bruns, la culottée Marguerite Duras tout en m'accrochant d'un geste amical au bras de Brel... Mais il est 10h48, nous sommes le 16 octobre 2011, mon smartphone vient de sonner et de me rappeler que je suis l'employée de maison d'une riche Américaine bien ancrée dans le monde des people moderne qui se rend au Bowling Mouffetard pour un gouter d'anniversaire où a été convié l'un des gamins. J'me suis faite avoir comme une blanche. Et c'est ça, c'est cet espèce de truc agaçant que l'on ne peut pas vraiment définir et qui sait pourtant te faire vaciller sans crier gare qu'on appelle le charme... Paris, Hétaïre aux grands airs, je cède. Catin !
"Partir c'est mourir un peu" mais renaitre aussi, et regarder tout à nouveau comme si c'était la première fois... Bref, là c'est le moment où j'abandonne ma ferme de province méditerranéenne pour un job de jeune fille au pair dans un appartement Parisien bourgeois du 16ème, me confronte à l'urbanisme et explore. Alors ça donne à peu près ça : Paris selon moi, c'est...
dimanche 16 octobre 2011
samedi 15 octobre 2011
Une parure 99% récupération - Paris c'est, parfois, des moments de solitude intense et des instants de créativité éclair
Serre tête en cuir avec partie élastique noire agrémentée de fleurs dorées, jointure cuir/élastique tissus fleuris. |
Parure serre tête et bracelets 1 : bracelet en fil de cuir marron agrémenté de donuts dorés récupérés sur des cordes de guitares |
Parure serre tête et bracelet 2 : bracelet en tissus fleuris agrémenté de donuts en jade verte. |
Serre tête en pose |
Barbie, baromètre socio-culturel |
Les si réputés Galeries Lafayette Haussmann, l'étage Toys et Ken... Ken qui porte des slims. Oui, oui, oui et re oui, et comme il n'y a pas de fumée sans feu, j'accuse l'industrie du jouet et les stéréotypes mis en place par notre société (oui, j'accuse les même que ceux qui ont imposé le bleu aux garçons et le rose aux filles) de faire de nos jeunes mâles (dès le berceau qui plus est) des... métrosexuels, et de nos fillettes des adeptes de cette nouvelle tendance. Explication en image. Paris c'est les si réputés Galeries Lafayettes et c'est aussi ça : Barbie "Basics" s'il vous plait, basique... et Ken tout en bas à droite, basique lui aussi... Mais où est passé le bon vieux Action Man et sa cicatrice virile (et oui "le plus fort de tous les héros", rappelle toi) et notre si réaliste Ken avec ses beaux cheveux long pas coiffés et son kit de rasage POUR LA BARBE ! Mais qu'est ce qu'on apprend à nos petites filles ?! Où sont passés les hommes... Et bien ils sont aussi aux Galeries chérie (et oui, du coup...) où entre un polo Ralph Lauren et un slim Teddy Smith (ou Zadig & Volaire si tu préfère) de 9h30 à 20h du lundi au samedi (sauf le jeudi, c'est 21h) leur cœur balance.
Un magasin sans enseigne, ou si mais l'ancienne "FORUM VOYAGE" usée par les années. Un magasin sans enseigne rue Auber (en face de l'agence HSBC Premier qui se situe au 10 de cette même rue) fait de bric et de broc, de Tour Eiffel et autres monuments difficilement qualifiables d'autrement que "tyiques" déclinés sous toutes les formes. Du porte clé "I <3 PARIS" au stylo en forme de baguette de pain, tout ce qui est symptomatiquement "FRENCH" y est trouvable et finalement trouvé. Mais le plus intriguant entre les quatre murs de ce "souvenir shop" minuscule, c'est pas le kitchissime du bordel que l'on peu y dénicher. Non. C'est lui, un minuscule bonhomme aux cheveux grisonnant camouflé sous une barbe épaisse et une coupe mi-longue difficilement dissociable du reste de sa pilosité. Lui, sa barbe, ses cheveux et sa tenue aussi "typique" que les Tour Eiffel et monuments qu'il propose. Et pourtant ici le terme "typique" fait tâche. Authentique, c'est le bon mot, parce que contrairement à toute cette merdasse présente ici et martelé PARIS en toutes lettres pour être vue et vendue, lui il est juste comme ça, arrêté dans le temps sans aucune ambition du vu et loin d’être vendu. On se demande même ce qu'il fiche là... "Et vous, vous coutez combien m'sieuh ?"
mercredi 12 octobre 2011
Un début de mâtiné chez TCHIP, le salon de coiffure pour les quidams fauchés à la mode. La salle d'attente, ses lumières artificielles et les présences superficielles qui la peuple de part et d'autre un magazine "cheap" à la main. TCHIP et LA grognasse qui t'ordonnera (discuter ? connais pas...) avec complainte dans la voix (genre "vous êtes entrain de faire quelque chose d'impardonnable mademoiselle") de mettre un terme à la conversation téléphonique que tu es entrain de tenir et qui dans un lieu public est un phénomène exaspérant de divulgation de vie privée et de réception de cette dernière à son insu. Premier abord, elle n'a pas tord et malgré la violence de son approche, le sourire aux lèvres, je sors. Sortir pour mieux revenir et découvrir madame aussi pédante qu'exubérante entrain de faire part à la coiffeuse de ses intimes tergiversations... De son voyage qui lui a décoloré les cheveux ("oui, vous comprenez... le soleil !") à la couleur "cigarette" qu'elle a l'habitude de faire ("celle avec des teintes de roux, on fait ça à chaque fois que je viens") en passant par la grimace du "AIE, je viens de me lever, mon arthrose !" et les tentatives d'apprentissage à Madame la coiffeuse de comment faire son métier parceque "moi je sais". Un vrai spectacle dont la mise en scène excessive en dit long sur une volonté de répondre à des questions que l'on pourrait lui poser sur son voyage, ses cheveux, son arthrose et ses connaissances en matière de tout. ET bien NON madame, la petite Vietnamienne qui est entrain de s'occuper de votre tignasse fait son travail et uniquement son travail, et puis en plus on est dans un lieu public donc votre vie privée, on s'en cogne. Merci d'être passée.
dimanche 9 octobre 2011
Un dimanche pluvieux, des bourrasques à en décorner les cocus, des danses d'automne végétales dignes d'un poème de Prevert et les célèbres bouquinistes des quais de Seine, le tout à travers la vitre tentée d'une Mercedes Benz Classe S... Paris c'est aussi l'envie de s'extirper de cette bestiole lustrée et de tout ce qu'elle incombe pour se laisser engloutir par les embruns fluviaux même quelques minutes, en coup de vent, juste le temps de se rappeler quelle sensation ça fait de s'sentir libre.
Les 20km de Paris, vue de balcon |
Les 20km de Paris ou LA course pédestre du mois d'octobre qui déploie sa 33ème édition sous ta fenêtre un dimanche matin à 10h. C'est l'avenue Raymond Poincaré envahie par une horde de coureurs munis de dossards colorés, en short et T-shirt et juste en short et T-shirt, qui débarquent ainsi vêtus juste après ta précision matinale : "Ça craint, ça caille sec, le petit Jésus à encore oublié de fermer le frigo" faite en refermant l'une des grande fenêtre de l'appartement Haussmannien une heure avant. Paris c'est, de temps en temps, accepter son infériorité face aux autres. Oui oui, on peut se le permettre, ils en ont une sacré paire les loustiques.
Lumière sur l'Itinérant |
mercredi 5 octobre 2011
250g d'abricots secs achetés au marché du mercredi matin à l’arrêt de métro Dupleix, ligne 6, et ces mêmes 250g grignotés au Café du théâtre (installé au croisement rue du Theatre/rue de Lourmel) au milieu d'une bande de jeunes lycéens tirant leurs premières bouffées de blondes, du Marvin Gaye dans les oreilles et une pensée essentielle dans le ciboulo : "Paris, Paris, Paris... Bah ouai, c'est Paris, pareil qu'ailleurs sauf que ça ne fait pas assez longtemps que j'y suis pour dire que ça me suinte".
Une soirée nenettes "on s'est pas vu ensemble depuis 4 ans bordel" qui tournera au vinaigre balsamique de haute qualité. Oui, Paris ça peut être un appartement sans meubles, le Sully Bar Faubourg St Denis, des inconnus invités à une table et après quelques Rhum banane commémoratifs, une intrusion furtive dans le tournage du prochain film d'Yvan Atal. 4h du matin, deux traversées du passage piéton "pour de faux" avec une masse figurante éreintée sous la direction de monsieur le réalisateur : ni vus, ni connus. Silence, on tourne ! Repartis comme nous sommes venus, la "tournée" se résumera à faire celle des épiciers : fermés pour l'heure.
Un "T'as vu le téléphone que je me traine ? Non mais c'est parce que l'autre je l'ai fait tomb...", et aussitôt plainte, aussitôt fait, le portatif qui glisse dans les eaux verdâtres de la Seine, quelque par sur les quai de l'Ile St Louis entre deux naturistes forcés de s’accommoder aux règles de vie urbaines (soit, dotés de charmants strings pour hommes rose et chair). Mais Paris c'est aussi de belles surprises, des retrouvailles 8 ans plus tard, et le fameux retrouvé qui plongera récupérer la bestiole "new génération" (sans l'être) dans les fonds du fleuve.
Le changement Châtelet les Halles où s'engager pour rejoindre la ligne 7 direction Ville Juif équivaut à autant de réflexion que l'engagement solennel du "OUI, je le veux". Surtout quand on n'est pas sur de son coup... Après 10 minutes de marche intempestive et quelques erreurs directionnelles potentielles, Paris c'est aussi un besoin imminent de rafraichissement. Tram, RER, métro et 0 Water Close à la clé. C'est ici que le photomaton des souterrains des Halles prend place en temps que salle d'eau, sans eau courante, mais avec miroir (essentiel finalement). Aucune difficulté à s'y pomponner en quelques minutes sans être vue si en sortant on simule une défaillance de l'appareil contre lequel une fois le rideau ouvert on peste (gestuellement uniquement bien entendu) ouvertement : "Moi, me maquiller dedans ? Trop pas, il ne marche pas c'est pour ça que je sors sans photos, voilà tout !". Mentir même dans le vent, c'est mal. Pour une fois qu'un Photomaton marchait, v'la les déceptions alentours pour ceux qui comprennent le non verbal et on assisté à mon spectacle...
Dimanche 02 octobre 2011 - Pelouse de la piscine publique |
samedi 1 octobre 2011
Strike |
Un Bowling au Front de Seine, quelque part sous une piscine publique low-tech, entre une sortie d'école EABJM houleuse et le premier week-end d'octobre. "Underground", c'est le terme le plus adapté à la définition de ce non-lieu dans lequel est située l'ère de jeu. Odeurs de pisses, lumières artificielles tentant d’égayer l'obscurité urbaine de cet espèce de pont qui n'en est pas un : techniquement, on pourrait qualifier cet endroit de "parking public couvert aménagé". Oui, c'est ça, un encastrement de magasins et lieux publics dans un très moche bloc de béton qui saura aux heures creuses servir d'abris à ceux qui n'en ont pas. Paris ce jour là ça a été un bowling mais aussi et surtout 4 enfants et 3 "mamans" qui rassemblés ont été acteurs d'une réunion Franco-anglo-colombiano-americano-chinoise Parisienne. Le Bowling, 4 enfants et 3 "mamans" ou "comment faire le tour du monde en une heure et se choper une invit' VIP pour Beijing, du baume au cœur et une nouvelle inspiration "voyagiste"". "Bowlings Sympas", c'est le nom de la chaine. Et ça l'a été, sympa.
Devanture - Avenue Raymond Poincaré |
Des recherches d'emploi sur des sites pourtant réputés (leboncoin.fr, pour ne pas le citer) qui tournent à l'eau de boudin (pas de mauvais jeux de mots s'il vous plait). Et oui, Paris c'est parfois répondre à une annonce "Serveuses confirmées ou débutantes - Paris 19ème" aux atours alléchants (hum...) et recevoir des retours aussi puissants que du sirop d'Ipeca (vomitif) : "Ayant eu énormément de réponses, j'aimerais savoir si tu serais intéressée par un plan thune régulier sur Paris. 50€ en 10 minutes toute l'année". Je passe les remerciements et les formes de politesses pour en remettre une couche : "Je te propose de t'offrir 50€ régulier en échange de la vente de petites culottes portées. Chaque vente 50€". Merci m'sieuh pour la taphore-mé. J'repasserais.
Un coup de soleil au Parc Monceau (8ème) entre midi et deux, quelque part sur un coin d'herbe et entre deux allées après un épisode "J'ai une crotte de nez sur le bout du tarin et je m'en rend compte après plus de 5 minutes passées dans la Ligne 6 entre Dupleix et Charles de Gaule (terminus du train) avec une bande d'inconnus aux regards intrigués et sourires en coins de lèvres." 10 minutes pour me rendre compte que ce n'était pas sans raisons ou pour mon look "working girl/Starbucks" mais pour ma, aujourd'hui et dorénavant, "fameuse" crotte de nez.
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